Passages

Publié le par Marie Juanna

Mardi 4 Octobre 2016 23h39
Je suis à ce même endroit où je prenait une pause lorsque je me rentrais de l'école, Pytagore dans mon sac et mon genou qui souffrait tant, au pied de la côte moins enfumée de diesel. J'ai 15 ans de plus, toujours un sac trop lourd, mais plus utile maintenant. Les Frères Misères en tête et un p'tit joint léger entre les doigts noircis des vendanges. Des entretiens d'embauches, mascarades d'impostures déguisées, franchise et hônnêteté contre productivité, dans mon proche passé et futur. Christian m'attend, ronflant dans ma tente planquée dans mon coin de forêt d'enfance.

Et mes rêves se réalisent, mon mouvement se répercute sur ceux qui m'ont ensorcellé. Chaque contestataire est une constellation, et la mission de l'humain est dans la communication.

Je me demande si tout mon linge pendouille encore sur les branches. Je regrette l'amende de ce soir, et j'estime que l'argent que j'ai donné à la RATP suffirait à m'acheter une voiture, facile.

Je ressens ma voix grave s'alourdir encore, dans la frayeur de la pourriture et celle de la vérité.

Amalia, je viens, vers toi et tes autres, je ramène un morceau de ma banlieue, ton vortex aura alimenté le mien et fourni de nouvelles routes.
On y croit parce qu'on a la candeur pour, on s'implique face à ceux qui admettent qu'on n'avancera pas beaucoup. Tant pis, je ressent où est ma place et je n'ai aucun doute sur la mienne, dans la rue, sur les routes, enchainant l'imprévu.
Aux côtés de mes amis aux parents morts, c'est seulement le tour de mes grands-parents. Mais mon ouïe s'approche du leur, dans toute la beauté de l'absence, je vibre dans mon présent.

Publié dans Révélations

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