Lettre au psy

Publié le par Marie Juanna

Destiné à orienter ma thérapie.

J'ai besoin de m'en remettre à un professionnelle pour trier, choisir quels sujets sont pertinents et je devrais approfondir.

Elle m'a confirmé que je peux faire peur par la carapace que je me suis construire. Je crois que nos RDVs sont le seul cadre où j'espère que cette carapace soit malmenée car c'est le seul où il n'y a pas de conséquences néfastes sur ma vie relationnelle et professionnelle.

> Comment tirer une gratification de mon travail sans en souffrir, ni physiquement ni mentalement. Un peu le nouveau travail pour lequel j'ai signé le CDI qui commence le 1er novembre. J'angoisse d'être confrontée à la détresse de mes collègues, à leurs habitudes de sacrifice, au décalage avec les cadences excessives, mon rôle pour qu'elles prennent soin d'elle-mêmes, et ma RQTH.
Et surtout le prochain emploi que je chercherais avec le déménagement. J'aimerais travailler comme ergothérapeute en psychiatrie pour mobiliser mon imagination, la communication, l'analyse des ressentis humains. J'ai déjà peut d'être confrontée à l'inefficacité violence du système médical.

> Mon passé. J'ai l'impression de l'avoir suffisamment raisonné pour être en paix avec mais mes rêves et certaines de mes réactions émotionnelles semblent me dire que ce n'est pas le cas. Je crois que mon corps a enregistré beaucoup de douleur, de violence et d'injustice et je ne peux pas voir la vie autrement.

> Mes relations amoureuses. Je les mets trop souvent en difficulté majeur, et c'est ce qui me fait le plus souffrir. J'arrive à refréner ma violence, prendre un temps pour me calmer puis mettre en mots nos difficultés. Je réagit fortement à l'agressivité, je me sent en danger et ai besoin de mouvements violents et de douleur.

> Je voit mon addiction au cannabis comme un outil tampon qui apaise mes pics d'émotions pour les comprendre et les assimiler. Les cachets, l'escitalopram (et seresta) étouffent mes émotions jusqu'à les faire disparaitre, je n'en veux plus.

> Mes récents évènements me questionnent sur la dominance que je prend facilement, ce qui implique une prise de responsabilités. Je m'interroge sur le niveau de prise de contrôle dont j'ai besoin et la posture de sacrifice qui en découle.

Résumé de mes récents évènements :
+Juillet. 3 semaines. Monténégro comme anim pour 15 ados, aux côtés d'une collègue formatrice, Adeline, directrice que j'admire pour ses réflexions sur la communication non violence et sa facilité à l'humour. Nous avons été en grande difficulté avec la 3e collègue Cécile qui a été très négative sur toutes nos actions dès le début, a monté la majorité des jeunes contre nous et participais peu aux tâches de la vie quotidienne. Adeline la juge sévèrement. Je reste perturbée par l'impression qu'elle n'étais que très en souffrance.
Cécile m'as répété qu'encadrer des colos étais pour elle une "thérapie pour regonfler son estime". Kiné co-propriétaire de son cabinet avec son conjoint ostéo par un prêt à taux zéro, j'envie sa situation. Elle a eu plusieurs crises de larmes jusqu'à ce que je refuse d'y être impliquée.

+Au retour de cette colo j'ai appris le violent cancer du cerveau de mon beau-père, ce qui met ma mère dans un rôle d'aidante/futur veuve. Je suis perturbée de redécouvrir ses pulsions colériques, infantilisante et destructrices, les mêmes auxquelles elle m'as confrontée quand j'étais blessée et dépendante.

+Fin août, j'ai dirigé une colo de 50 enfants, 15 ados et 18 adultes. Une expérience merveilleuse. Un adjoint plein de qualités sur le terrain mais incapable de travaux écrits, et des difficultés de communication à gérer. J'ai été très valorisée pour mon fonctionnement. J'ai géré un conflit entre enfants qui m'a remué. J'ai fait un signalement à la CRIP :
Liam présentait un TDAH envahissant et handicapant pour sa première colo. Il a été victime d'un harcèlement mené par Mathis. Il a su solliciter mon aide et parler avec ses pairs pour résoudre cette situation, en amenant Mathis à choisir de s'écarter de sa bande. Mathis avait aussi escroqué de l'argent à 3 enfants et il en avait très honte. Il s'est confié à 2 reprises à mon équipe en décrivant les pensées suicidaires qu'il avait eu pendant l'année suite au harcèlement qu'il avait subit à l'école. Il m'as fait promettre de ne pas en parler. Sa justification m'as fait écho : ses parents étaient déjà au courant, tout était déjà résolu puisqu'il avait changé d'école, ses parents allaient être tristes ou en colère s'il apprenaient qu'il en avait reparlé. J'ai utilisé Proconsult, un service de psy par téléphone payé par l'organisme, ce qui m'as beaucoup aidé.

+ Septembre-octobre, 6 semaines de vacances avec François. Un vrai bonheur d'avoir du temps pour nous sans être parasités par le travail. Mon sevrage du cannabis n'as commencé qu'au bout de 4 semaines car c'est légal en Californie, au Nevada et au Colorado. Ma violence s'est immiscée dans mes rêves, jusqu'à perturber mon sommeil :
Je suis au boulot dans un milieu absurde. Je parvient à m'échapper, je démarre le camion, et comme à chaque fois j'en perd le contrôle. Au lieu d'un choc je me retrouve menacée par un type  la fenêtre qui me saisit par les parties. Ce n'est pas douloureux mais tellement désagréable que je suis heureuse de me réveiller.

J'ai écrit une lettre à François pour m'apaiser mais ça l'a rendu agressif ce qui me pousse dans des états où j'ai besoin d'aide. Il s'est confié être susceptible. Il se sent facilement attaqué, parfois même sans raison. Il réagit alors par une aggresivité verbale. Je me sent aussitôt en danger absolu, j'ai alors un besoin physique de mouvements, de violence, de douleur.

Publié dans Carnets de Voyage

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