Dimanche 25 Décembre 2011

Publié le par Marie Juanna

02h11

Camille dort dans mon lit. Noël est passé. Près de 7 joints ont tourné. Champagne et vin rouge à flot. Je ne me suis même pas blindé niveau bouffe. Bon, certes, je suis dure à rassasier et de toutes façons c'est une bonne chose que je ne mange pas TROP. Je me sens pas franchement dans mon assiette après.

Entre rêves et réalité, entre sentiments et raison, entre image et vérité.

Yann s'est écroulé. Mathieu s'est "couché" tôt. Il avait envie de voir la fin de Spartacus. Chantal qui exprime sa peur de son gendre et Claire qui brise les tabous. Et ma mère qui au milieu domine et rassemble, satisfaite de sa place et des idées qu'elle a plantées.

Chacun sont différents, et moi qui rêve et court dans les chemins inconnus ne suis qu'un exemple frappant de cette diversité.

Entre aîné et cadet, modèle et bienveillance.

Camille s'avance vers des objectifs de réussite normalisée avec un succès inespéré pour des gens qui ont nos origines, un vrai rêve américain. Elle a l'air d'en être heureuse mais des doutes subsistent.

Normal, c'est ceux-là même qui ont pris le dessus chez moi.

Camille parle dans son sommeil elle aussi. Elle fait des phrases bien plus longues que Charlène ou Christian.

Mais malgré que ce soit certainement du français je ne comprends absolument rien.

L'écho de Pink Floyd crie "Wish You Were Here" et Christian est aux canaries.

Camille comme Claire sont touchantes par leur amour sincère.

Noël. Cette fête n'a réellement presque plus aucun sens pour moi.

Camille est un miroir de ma maturité précoce, si ce n'est que nos aspirations sont radicalement différentes. Elle est carriériste où je suis encore dans une folie tempérée.

Elle regrette de ne pas être en mesure de jouir sur la vie comme je fais mais je redoute de m'insérer ou au contraire m'interdire ce qu'elle est en train de réussir. Qui de nous deux compte sur l'autre, il n'y a pas de réponse. Nous sommes liés quels que soient nos choix et nos destins. Comme le sont nos mères et comme ce que l'on appelle une famille.

 

Dans tout ça, quel est le sens de mon désir de fuite si je continue ainsi à me tisser et entretenir ces liens. Hé bien, cela signifie que malgré mon exclusion de cette société de normes de consommation, de logique économique, mon humanité reste suffisamment forte pour toucher celle des autres.

Et inversement, quel que soit le degré d'intégration, de corruption, de moutonnisme d'autrui, je parviens à trouver en lui le beau de son humanité.

 

18h39

Un bon joint de cette weed de Bretagne offerte par Camille. Entre Balzac et Grignon, en passant par la dalle, de l'insensée voie Watteau aux sinueux sentiers de hauts de Thiais, de la photo à la guitare.

Sébastien me prévient par sms qu'il ne sera pas là ces prochains jours.

"Il compte sur moi", encore une fois, lui aussi. L'assurance qui brûle dans mes yeux pousse les gens à placer leurs espoirs en moi.

J'accumule ave brillio les responsabilités et ne laisserais rien me filer entre les doigts.

En cet hiver simple à vivre, je n'ai qu'à m'exploiter pour me développer au mieux. N'oublier aucune marche et continuer mon ascension.

Ce soir étirements et retranscription.

Demain analyse de sang & d'urine, dépôt du chèque de 100€ de Noël, mardi conduite et prise de la date de l'examen, mercredi une heure de nage, jeudi je vais voir Mennel avec Nico, vendredi conduite encore, samedi nouvel an avec Christian.

Dans tout ça j'aimerais trouver le temps de 'acheter un cahier, et peut-être un pantalon, un sweet, des chaussures, et recoudre mon manteau. D'un autre côté, j'aurais pas assez. C'est con, j'ai déjà écrit au dos de mon chèque que c'était pour mon livret jeune.

D'un autre côté, une fois ma première paye entière tombée le 7 janvier je pourrais déjà blinder celui-ci.

Ah, j'oublie que l'auto-école va me demander plus de 200€ encore.

Enfin, plus tôt ça sera fait mieux ce sera, et de toutes façons je n'aurais jamais la volonté d'aller faire les magasins cette semaine.

J'aimerais également trouver le temps de traduire quelques poésies et avancer dans mes études. Et regonfler les pneus des vélos.

Ceci étant posé, il est temps de m'y mettre.

Publié dans Feuillet Dénudé

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