Dimanche 18 Décembre 2011 Rouen

11h44

On aurait presque dormi 12h... Mais bon, il faut bien admettre qu'on en avait toutes les deux plus que besoin.

Surtout avec l'appel d'Alexandre hier soir. Il a le don pour vouloir me voir quand je ne suis pas à Thiais. Et inversement on peut dire. Enfin, ça nous arrive d'être au même endroit au même moment et là ça rigole plus.

Ce matin 7h le radio réveil du voisin s'est lancé. J'ai phasé sur les musiques, en laissant mon ventre gargouiller, ses arguments n'étaient pas suffisant pour me faire quitter le lit chaud alors que le soleil n'était pas levé.

Rouen, ville étudiante, un peu touristique aussi. Les petits magasins sympas sont nombreux et très regroupés, pas comme Paris. Mais je n'ai pas encore assez d'argent pour le dépenser à autre chose que des consommables : bouffe, boissons chaudes, transports, et malheureusement fumette.

Je vais peut-être essayer d'arrêter quelques jours J'ai eu de la chance de réussir tout ce que j'ai entreprit jusqu'à présent mais maintenant je suis seule, les gelées arrivent et je pense qu'il me serait très bénéfique de m'imposer à nouveau une petit période de culture physique. Renforcer un chouille mes muscles et aérer mes bronches. Je serais ensuite plus apte à continuer ma course vers le permis, le concours de médecine et l'assurance d'être bien au boulot. Il est temps de m'imposer de nouvelles habitudes, un rythme efficace.

De fréquenter ainsi Charlène dans son monde réellement précaire d'études aménagées à ses CDD a renforcé mes espoirs dans le boulot que j'ai trouvé. J'ai effectivement une certaine chance de m'être trouvé ça et même si je le ressens plus comme un handicap pour mes études que comme un besoin pour payer un loyer que je ne désire pas, je veux continuer à amasser suffisamment longtemps pour ne pas avoir à le regretter.

Ce matin Christian me manquait terriblement. J'ai envie de lui crier "I love you", de le prendre dans mes bras et de le couvrir de bisous. C'est réellement un être magnifique. Tous les deux, on s'entend et échange à fois facilement et sur des niveaux complexes, complets et légers, rêveurs et réalistes.

Je découvre réellement l'amour, même si, malheureusement, il n'est pas de la même génération que moi. Dommage, mais tant pis.

J'ai découvert Mehdi et Rebecca, deux potes de Charlène. J'ai apprécié qu'elle leur trouve les mêmes gros défauts que ceux que j'avais relevé.

Toutes les deux, on s'entend également très bien. Ce week-end m'aura à nouveau servi de mini-vacances. Week-end dépaysant permettant de retrouver la rage nécessaire à l'envie de s'en sortir quand je suis coincée à Paris.

Ma vie continue, j'enchaîne les petits exploits, et malgré ma peau perdue, mes os ressoudés, mes furoncles et ma vessie en sang, j'enchaîne les petits exploits et j'élargis mon réseau, je me bâtis et m'étale, aspirant à construire une vie si pleine que je ne devrais que choisir où donner de la tête. Qu'importe les kilomètres et les jours, je serais toujours partout, portant dans mon cœur les volontés des absents de valeur.

Hé bien, après avoir jeté tout ce qui était périmé dans l'appart de Charlène, je nous ai préparé purée steaks à la tomate. On va se nourrir puis ressortir dans Rouen. Vive la vie et vive nous.